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Ray-Ban Meta : voir, parler, interagir… l’Intelligence Artificielle s’invite sur votre nez

Longtemps considérées comme des gadgets futuristes ou des échecs commerciaux (on se souvient des Google Glass ou des Snap Spectacles), les lunettes connectées reviennent sur le devant de la scène grâce aux avancées spectaculaires de l’intelligence artificielle. Portées au quotidien, elles ne se contentent plus de filmer ou de diffuser : elles comprennent, répondent, traduisent, interprètent… en temps réel.

C’est dans ce contexte que Meta, en partenariat avec Ray-Ban, a lancé la deuxième génération de ses lunettes connectées intelligentes. Plus discrètes, plus puissantes, et surtout dotées d’un assistant IA embarqué, elles incarnent une nouvelle étape dans la fusion entre objets du quotidien et capacités cognitives automatisées. Loin d’être de simples caméras montées sur des branches, les Ray-Ban Meta 2025 se présentent comme un véritable terminal d’IA portable, capable d’interagir avec l’environnement, de traiter la voix et de proposer des réponses contextualisées.

Sous l’apparence familière de lunettes de soleil classiques se cache une technologie avancée. La deuxième génération des Ray-Ban Meta embarque :

Mais surtout, elles sont les premières à intégrer l’assistant vocal IA de Meta, basé sur Llama 3, directement dans les lunettes. Ce dernier peut répondre à des requêtes, analyser une scène visuelle, résumer un échange, traduire en temps réel ou encore commenter ce que l’utilisateur voit. La promesse ? Une IA générative, contextuelle et multimodale, toujours à portée de regard (et d’oreille).

Les objets connectés portables, dont les lunettes font partie, représentent un segment en pleine croissance. Selon IDC, plus de 120 millions d’unités ont été vendues dans le monde en 2024 (montres, écouteurs, lunettes). Meta vise une expansion rapide de sa gamme Ray-Ban Meta, avec 1 million d’unités commercialisées pour la génération 2, lancée au printemps 20251.

Le prix de lancement en France est de 369 € pour le modèle de base, avec des variantes à verres correcteurs ou photochromiques. L’usage dominant reste la capture photo et vidéo (80 % des utilisateurs), mais Meta note une hausse de 45 % des interactions vocales entre 2024 et 20252, signe que la dimension « IA conversationnelle » séduit.

Ces chiffres traduisent une tendance de fond : l’IA se rapproche du corps humain, dans des formats toujours plus discrets, mobiles et personnels.

L’expérience proposée par les Ray-Ban Meta repose sur l’interaction entre voix, vision et intention. L’utilisateur peut activer l’assistant vocal en disant simplement « Hey Meta », puis formuler une requête naturelle comme :

Les lunettes utilisent alors à la fois les données visuelles captées par la caméra, les éléments contextuels (géolocalisation, heure, historique) et la voix pour générer une réponse pertinente.

Meta expérimente également des fonctionnalités plus avancées, comme la reconnaissance d’objets, l’aide à la navigation piétonne (« suis cette personne dans la foule »), ou encore des mémoires d’interaction permettant de revenir sur une conversation passée.

Si l’innovation est indéniable, elle soulève de nombreuses interrogations éthiques, sociales et juridiques. Porter une IA sur le nez, dans un lieu public, pose des questions sensibles :

En France, la CNIL suit de près l’évolution de ces dispositifs. Elle a rappelé en mai 2025 que toute captation dans l’espace public doit respecter le RGPD, même si elle est réalisée par un particulier équipé d’un terminal intelligent3.

Les Ray-Ban Meta s’inscrivent dans une vague plus large d’interfaces intelligentes portables, aux côtés du Rabbit R1, du Humane AI Pin ou encore du Apple Vision Pro. À la différence des smartphones ou des montres, ces objets fusionnent l’IA avec le regard et la voix, créant une nouvelle forme d’interaction « augmentée ».

Pour l’instant, l’usage reste limité à des early adopters et à des contextes ludiques, professionnels ou touristiques. Mais à mesure que les performances de l’IA vocale et visuelle progressent, et que les interfaces deviennent plus ergonomiques, la banalisation de l’IA sur le visage devient un horizon plausible.

Les lunettes Ray-Ban Meta posent ainsi une question fondamentale : voulons-nous que nos outils les plus quotidiens deviennent des agents intelligents, capables de percevoir, d’interpréter, voire d’anticiper nos gestes et nos intentions ?

Précédemment sur ce blog, nous avons analysé les ambitions techniques de Meta à travers VivaTech 2025 : Mistral AI dévoile une infrastructure souveraine de calcul intensif en partenariat avec Nvidia ainsi que la montée des IA embarquées dans Magistral : l’intelligence artificielle de Mistral qui redonne du sens au raisonnement automatisé

1. IDC. (2024). Worldwide Quarterly Wearable Device Tracker.
https://www.idc.com/

2. Meta. (2025). Ray-Ban Meta Usage Data – April 2025 Report.
https://about.meta.com/

3. CNIL. (2025). Dispositifs portables et respect de la vie privée : recommandations actualisées.
https://www.cnil.fr/

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